La franchise, une excellente alternative pour la reprise d’un commerce
Selon des chiffres communiqués par le ministère de l’Economie, 60.000 entreprises sont mises en vente par an, incluant des milliers de firmes franchisées. Aussi bien pour raison de départ à la retraite que pour changement d’activité, de nombreux franchisés procèdent à la cession de leur commerce, offrant ainsi de précieuses opportunités aux repreneurs. Car, entre la notoriété déjà bien construite, le puissant réseau et le concept performant, la reprise d’une franchise présente de nombreux avantages. Néanmoins, une telle opération engendre des coûts élevés, puisqu’il faut d’abord racheter le fonds de commerce, puis régler les frais d’accès au réseau. Mais il n’empêche qu’elle demeure dans tous les cas très rentable à moyen terme. Voici l’essentiel à retenir sur le rachat d’un commerce franchisé.
Mise en contexte : pourquoi racheter un commerce au lieu d’en créer un nouveau ?
A activité équivalente, le rachat d’une boutique présente des coûts plus élevés de 30% environ que ceux d’une création. Alors, pourquoi reprendre un commerce au lieu d’en créer un soi-même en partant d’une base vierge ? Y a-t-il des avantages associés à la reprise d’un point de vente ? Quid des inconvénients ? Pourquoi est-il plus onéreux de racheter un commerce que d’en créer un ? Avant de répondre à ces questions pour clarifier toutes les subtilités d’une reprise de commerce dans le cadre d’un réseau de franchise, revenons de façon générale sur le rachat d’un fonds de commerce.
Quel est le coût d’une reprise de commerce ?
Toute personne souhaitant reprendre un commerce dispose de deux options : soit elle récupère les parts sociales de l’entreprise, soit elle rachète le fonds de commerce.
Même si elle est plus bénéfique d’un point de vue fiscal, l’option consistant à racheter les parts sociales est beaucoup plus rare, car elle implique également le rachat des dettes et des contentieux, sciemment omis ou non-sus par le cédant. Il convient alors d’insérer une clause de garantie de passif à l’endroit de l’acquéreur, laquelle garantie le protégerait de toute augmentation de passif qui surviendrait après la cession. Dans tous les cas, racheter une société consiste à tout récupérer en bloc : fonds de commerce, mais également stocks et contrats (contrats de travail, etc.).
La deuxième option, celle du rachat du fonds de commerce, est la plus fréquente. Elle implique une acquisition séparée des stocks. En outre, puisque la société est désormais liquidée, tout contrat conclu entre elle et des tiers devra être renouvelée avec la personne morale reprenant le commerce.
Quoi qu’il en soit, il est important que le cédant mette en valeur son commerce pour pouvoir en définir le prix de la franchise à vendre. Ce prix est souvent influencé par une multitude de paramètres, incluant le chiffre d’affaires, la rentabilité, l’excédent brut et d’autres indicateurs. Mais au-delà de ces facteurs financiers tangibles, la localisation de l’entreprise ou encore le fait d’appartenir ou non à une enseigne peuvent aussi induire une réévaluation du prix.
Quels sont les avantages d’un rachat d’entreprise ?
S’il est vrai qu’une reprise de commerce est incontestablement plus coûteuse, ce supplément de coût est associé à de nombreux avantages qui permettent de l’amortir très vite. Le premier de ces avantages est la visibilité. Lorsque vous rachetez une entreprise, vous en rachetez également une clientèle déjà fidélisée et une notoriété déjà établie. Il ne reste alors plus qu’à faire prospérer l’activité à travers un projet de développement viable.
Selon l’Agence pour la création d’entreprise (ACPE), 73% des entreprises reprises survivent plus de trois ans, contre 62% pour celles créées. Ces chiffres sont respectivement de 60% et de 50% à une échelle de cinq ans, selon le ministère de l’Economie.
Ces données relatives aux taux de survie des entreprises démontrent clairement que sur le papier, le rachat d’un commerce offre plus de certitude, même dans le cas d’une entreprise peu rentable. De fait, le prix d’acquisition d’un point de vente à faible rentabilité est nettement en deçà de celui d’un commerce à forte rentabilité. Mathématiquement, la marge de progression est donc plus importante ; par ricochet, le retour sur investissement est accéléré et la rentabilité est plus élevée à moyen terme. Mais bien sûr, il ne faut pas miser sans calcul ! Il convient entre autres d’analyser minutieusement les résultats de l’entreprise sur plusieurs exercices et de bien penser la politique de redressement et d’optimisation du budget.
En rachetant une entreprise, l’acquéreur bénéficie des performances d’un concept qui a fait ses preuves et montré son efficacité, s’appuyant sur une offre précise, une stratégie marketing et des processus internes optimisés.
Dans le contexte d’une franchise, le rachat de commerce permet aussi de recevoir initialement une formation généraliste, puis des formations spécifiques selon l’activité, sans oublier les formations continues. A cela, il faudra évidemment ajouter l’accompagnement constant et les rencontres périodiques de renforcement du réseau.
Pour finir, les efforts déployés au niveau national par l’enseigne mère, pour accroître sa notoriété et agrandir sa clientèle, profitent également aux commerces franchisés.
Inconvénients d’un rachat de commerce en franchise
Au-delà de tous ces points positifs, il faut aussi garder à l’esprit les inconvénients que présente la reprise d’un point de vente en franchise. Le premier concerne évidemment les coûts : augmentation du prix de rachat du fait de l’appartenance à une enseigne connue, paiement de droits d’entrée dû à la signature d’un nouveau contrat (sauf en optant pour le rachat des parts sociales du cédant), paiement de redevances tout le long de l’exploitation, etc.
Viennent ensuite les contraintes liées aux exigences de la tête du réseau. Le contrat de franchise étant conclu intuitu personae, soit « en considération de la personne », le repreneur doit donc suivre tout le processus d’intégration ; il doit échanger avec le franchiseur, prendre connaissance du DIP, passer par une période de rétractation, etc.
Racheter un commerce en franchise : quelques conseils
Dans les faits, pour la reprise d’un commerce en franchise, il est généralement préférable de prendre contact avec l’enseigne à la tête du réseau pour s’informer sur les points de vente qui sont à reprendre. Au préalable, il aura donc fallu identifier les enseignes que vous souhaitez intégrer.
Dès que vous prenez contact, renseignez-vous sur la disponibilité de commerces à reprendre dans la région ou la localité que vous ciblez. Une fois que les enseignes vous ont fait des propositions de points de vente franchisés à reprendre, il faudra alors enclencher les diverses étapes qu’exige de façon classique un rachat de fonds de commerce : analyser l’emplacement, visiter le point de vente, étudier le marché local, analyser au minimum les trois derniers bilans, négocier le prix de vente, etc.
Lorsque vous avez confirmé le point de vente que vous souhaitez reprendre et que le prix de rachat est défini de concert avec le cédant, vous pouvez alors démarrer auprès du franchiseur votre parcours pour intégrer le réseau. Il vous faudra ensuite patienter quelques semaines, voire quelques mois, pour que débute effectivement votre nouvelle activité de commerçant en franchise.